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Chartreuse de La Valsainte

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Le couvent de La Valsainte
Fondé en 1295 par Girard de Corbières, le couvent de La Valsainte est une chartreuse, c'est-à-dire un monastère où vivent des moines de l'ordre des Chartreux. Il se trouve dans un endroit reculé de la Gruyère, dans le canton de Fribourg, en Suisse, sur la commune de Cerniat.

L’ordre de Saint Bruno

Saint Bruno e
Saint Bruno, dit Bruno le Chartreux
st né en Allemagne, au XIe siècle, dans la ville de Cologne. Il fut chanoine dans sa ville natale, fit ses études à Reims et vécut dans cette ville une trentaine d’années. Il y dirigea d’ailleurs une école pendant 20 ans. Il quitta Reims en 1083 et s’installa dans la forêt de Sèche-Fontaine pour pouvoir y mener une vie d’ermite durant environ six ans. Le Pape Urbain II l’appela alors pour servir l’Église.

En 1084, Bruno fonda l’ordre des chartreux qui comprend une branche masculine et une féminine. L’ordre des chartreux compte aujourd’hui environ 450 moines à travers le monde et 24 maisons dispersées sur tous les continents, toutes dédiées à la vie contemplative. Les chartreux consacrent en effet toute leur vie à la prière et à la recherche de Dieu dans le silence et l’isolement.

Saint Bruno mourut le 6 octobre 1101, mais son ordre et son œuvre continuent et perdurent encore.

Fondation

En 1294, l’évêque de Lausanne, Guillaume, autorisa la construction de la Chartreuse de la Valsainte.

Elle fut construite en 1295 par le seigneur de Corbières, Girard I, sur le territoire de la Gruyère, afin de s'attirer la protection de Dieu.

Histoire

Le seigneur de Corbières, Girard I, construisit la Chartreuse de la Valsainte en 1295.

Par un incendie, le couvent fut détruit en 1381.

En 1778, le gouvernement patricien fribourgeois décida de supprimer le couvent pour en utiliser les revenus qui subviendraient aux besoins de l’évêque de Lausanne : terres, alpages, forêts, etc.

Gravure de David Herrliberger, 1758

Lors de la Révolution française, des trappistes (moines religieux) fuirent la France pour venir se cacher au couvent. Il devint alors le foyer de la résurrection de l'ordre cistercien réformé. Après leur passage, il abrita quelque temps des Rédemptoristes (des personnes qui vivent avec et pour Dieu dans le repentir).

En 1863, les Chartreux revinrent dans leur monastère qui, ruiné avec le temps, fut rebâti et restauré.

Entre 1890 et 1904, des cellules furent ajoutées pour accueillir des Chartreux.

Dans les années 1970, le Pape et ses conseillers décidèrent que l’église devait être rénovée.

Les derniers travaux de rénovation

En 1865, on bâtit l’hôtellerie et la chapelle extérieure et il y eut encore des agrandissements à la fin du XIXème et au début du XXème siècle. A la fin du XIXème et au début du XXème siècles, on construisit de nouvelles rangées de cellules pour permettre d’accueillir les chartreux expulsés de France par la loi.
Le couvent fut entièrement restauré en 1970.
Néanmoins, dans les années nonante, les chartreux de la Valsainte s’inquiétèrent en constatant de nombreuses fissures et lézardes dans leurs bâtiments, spécialement les plus récents qui ne reposaient pas sur de solides fondations.
Une association fut alors créée pour la sauvegarde de la chartreuse de la Valsainte. Celle-ci put compter sur le soutien de toute la région et de plus loin encore, tant et si bien que, à la fin 2008, après plusieurs années de travaux d’assainissement, la chartreuse de la Valsainte a retrouvé une forme éblouissante ! Là-haut sur la montagne, est un nouveau couvent !

La journée d’un chartreux

Un moine chartreux dans le silence de sa cellule
Chaque journée d’un moine chartreux se déroule selon des règles bien précises, établies par l’ordre de Saint Bruno. Chaque père vit exclusivement avec et pour Dieu. Il habite une cellule individuelle et passe une grande partie de son temps à étudier les Écritures Saintes. Il n’a accès ni à la télévision, ni à la radio, ni aux journaux, ni à internet ! Il ne parle avec ses compagnons que lors des promenades hebdomadaires, les récréations et les jours de fêtes catholiques.

Chaque père chartreux doit avoir fait des études et obtenu un baccalauréat avant d’entrer au couvent, ce qui n’est pas le cas des frères chartreux.

La journée d’un père se déroule comme suit :

  • 5h45 : Lever.
  • 6h00 : Prières personnelles en cellule.
  • 6h45 : Messe dans la chapelle du couvent.
    Après la messe, le père rejoint sa cellule. Il s’occupe à divers travaux personnels : coupe du bois pour se chauffer, sculpture, dessins religieux, jardinage en été, etc.
  • 11h00 : Le repas individuel est servi en cellule, sauf le dimanche où les chartreux mangent tous ensemble. Notons que les chartreux ne mangent pas de viande, mais consomment beaucoup de poisson et d’œufs. En effet, la viande leur donnerait trop d’énergie par rapport à leur peu d’efforts physiques.
    Après le dîner, le religieux étudie les Écritures Saintes.
  • 15h30 : Vêpres (tous ensemble).
  • 17h00 : Repas
  • 18h00 : Prière du soir en privé.
  • 19h00 : Coucher
  • 22h45 : Lever et petite prière en cellule.
  • 23h15 à 2h30 : messes et laudes.

Le moine peut alors se recoucher et dormir jusqu’à 5h45.

Les pères et les frères de la Valsainte

Dans la chartreuse vivent côte à côte deux catégories de moines : les pères et les frères.

Si les premiers obéissent à diverses règles de silence, de solitude et d’isolement, vivant exclusivement pour Dieu, les seconds, les frères, sont soumis à des règles un peu moins strictes.

En effet, les journées des frères sont consacrées en grande partie au travail (boulangerie, menuiserie, bûcheronnage, électricité, maçonnerie, etc.). Pour cette raison, leurs offices liturgiques sont allégés par rapport à ceux des pères et ils passent une bonne partie de la journée en groupe pour effectuer leurs tâches.

Par contre, le dimanche, les frères suivent les mêmes offices que les pères et doivent même assister à une conférence supplémentaire donnée par le Procureur ou un autre religieux.

Enfin, les pères ont droit à une promenade hebdomadaire (« spaciement », le lundi), alors que les frères ne peuvent sortir qu’une fois par mois, étant plus souvent à l’extérieur que leurs congénères. A certaines occasions seulement, ils se joignent aux « spaciements » et aux récréations des pères.

Le moine mécanicien

Un certain Dom Joseph Hermann (1753-1821) fut surnommé, à juste titre, « le moine mécanicien » et reste, encore de nos jours, une figure attachante de l'histoire des pères chartreux. En effet, il était mécanicien, miniaturiste et graveur. Il inventa bon nombre de machines, comme :

  • un pendule compensateur ;
  • un mécanisme enregistrant la direction et la vitesse du vent ;
  • une horloge astronomique (appareil permettant de lire la position du soleil, de la lune et des autre planètes) ;
  • un hodomètre (appareil servant à mesurer en pas la distance entre deux endroits) ;
  • etc.

Mais l'invention qui le rendit vraiment célèbre dans toute la Gruyère et certainement plus loin encore, c'est sans nul doute sa comique horloge à automates qui le tirait énergiquement hors de son sommeil, lui qui aimait tant dormir et qui n'arrivait jamais à se réveiller à temps pour l'office de nuit !

Ce moine avait également une âme de poète et d'artiste. Ainsi, il chanta bien souvent sa vie, son pays, les austères délices du cloître et les joies pures du sacrifice.

La partition du « Ranz des vaches », en notation losangée, datée de 1527
Moine archiviste du couvent, c'est grâce à lui que l'original de la partition du célèbre chant Le ranz des vaches a été conservée jusqu'à nos jours. Précieux auxiliaire pour sa communauté, il en était également le charme et le comique ! Appelé également parfois « le moine dormeur », sa dernière phrase, sur son lit de mort, nous offre encore une occasion de sourire : « Enfin je m'éveille ! », déclara-t-il avant de pouvoir enfin ne plus avoir à se réveiller...

Liqueur

La célèbre liqueur des Pères chartreux a été créée depuis 1764. Elle a eu très rapidement beaucoup de succès et renflouait allègrement les coffres des chartreux. Mais, à cause de la Révolution française de 1789, les moines ont dû se disperser.

Par prudence, un moine scrupuleux garda une copie de la recette. À la mort de ce dernier, la recette revint au couvent que les moines occupaient à nouveau depuis 1816. Ils se remirent à fabriquer le précieux élixir et à le commercialiser. Aujourd’hui encore, chacun peut s’en procurer un peu partout dans le monde. A noter que ce subtile breuvage n'est pas fabriqué dans chaque chartreuse, mais seulement dans celle de Voiron, en France. Les autres chartreuses ne font que la commercialiser.

La Chartreuse, comme on la nomme, se déguste agréablement en maintes occasions. A base de plantes diverses, elle peut être également un bon remède et facilite la digestion et le sommeil. Il y en a de la verte et de la jaune. Santé !

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