Anne de Bretagne
Le 25 janvier 1477, Anne de Bretagne poussa son premier cri au château des ducs de Bretagne, encore en construction. Anne ne se doutait pas encore du destin extraordinaire qui l’attendait !
Au XVe siècle, la Bretagne est indépendante, c’est-à-dire qu’elle n’est pas dirigée par les rois de France mais par les ducs de Bretagne. François II, le père d’Anne, fut le dernier souverain de cette région. À sa mort, Anne n’a que 11 ans et les conflits entre la France et la Bretagne sont de plus en plus fréquents. Pour protéger son peuple, elle choisit d’épouser le futur empereur d’Allemagne, Maximilien Ier de Habsbourg. Mais le roi de France, Charles VIII, attaque et envahit le duché par jalousie. Maximilien ne réagit pas, trop occupé à faire la guerre aux Turcs !
Anne se résigne donc à épouser Charles VIII mais la cérémonie doit avoir lieu en secret pour éviter que les Habsbourg n’enlèvent Anne pour la marier de force à Maximilien. Le mariage a donc lieu en pleine nuit à Langeais, en Touraine, le 6 décembre 1491. De leur union vont naître cinq enfants qui meurent en bas âge. Charles VIII est très strict et ne lui laisse aucun pouvoir. Il la sépare même parfois de ses enfants.Lorsque Charles VIII meurt accidentellement en 1498, Anne n’a que 21 ans. Elle redevient alors duchesse de Bretagne et n’est plus reine de France.
Sacrée reine deux fois ! Jamais vu ça !
Quatre ans après la mort de Charles VIII, elle dut épouser son successeur, Louis XII. Elle fut alors à nouveau sacrée reine de France, ce qui est unique dans l’Histoire de la monarchie française ! Elle exerça alors son pouvoir politique et entreprit un grand tour de Bretagne pour rencontrer ses sujets. Elle visita Quimper, Saint-Jean-du-Doigt, Vitré…
Elle donna deux filles à Louis XII : Claude, qui sera l’épouse du futur roi François Ier, et Renée. Anne mourut le 9 janvier 1514, à Blois. Son corps fut enterré à Saint-Denis, près de Paris, mais elle avait voulu donné son cœur a ceux qui l’avaient aimé, les Bretons. Il est conservé à Nantes, au musée Dobrée, enveloppé dans un étui en or sur lequel on peut lire en breton : « Dans cet écrin d’or repose le plus grand cœur qu’une dame n’ait jamais eu. »
Le 14 avril 2018, son cœur s'est fait voler et les autorités espèrent que le "voleur" ne va pas faire fondre la"boîte" qui gardait le cœur pour revendre l'or.