Théâtre classique
Le théâtre classique, caractérisé par un ensemble de règles très rigides, s'inspire directement des théâtres de la Grèce et de la Rome antiques.
Sommaire
Origines
Dans l’Antiquité, en Grèce, les acteurs jouaient des tragédies dans les théâtres en plein air.
Du Moyen Âge jusqu’au XVIe siècle, en France, sur les parvis des églises, les acteurs représentaient des mystères qui sont des drames religieux mettant en scène la vie des saints ou la Passion du Christ. Ils vivaient de la mendicité.
Au XVIe siècle, Catherine de Médicis introduit en France une troupe italienne : la Commedia dell'arte. Les comédiens portaient des masques, ils improvisaient, s’exprimaient en italien, faisaient des acrobaties pour faire rire les spectateurs.
À Paris, il n’y avait pas de théâtres. Cependant, à l’Hôtel de Bourgogne, la société des Confrères de la Passion et de la Résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ célébrait les mystères. Leurs mystères furent interdits, mais l’Hôtel de Bourgogne garda le monopole des représentations théâtrales jusqu'en 1634.
Vie des acteurs au XVIIe siècle
Au début du XVIIe siècle, des représentations sont données par des bateleurs, des troubadours, des saltimbanques, des farceurs. Seul ou en petits groupes de deux à trois personnes, ils jouent sur la voie publique : foire, pont, place…
Ils présentent des farces, des scènes satiriques ou comiques qui font rire les passants.
Ce sont des acteurs ambulants, c'est-à-dire qu’ils se déplacent de ville en ville sur toute la France à pied ou en charrette.
Un acteur est celui qui met en action le texte écrit ; il donne vie au personnage.
Les acteurs sont essentiellement des hommes. La première femme fut une italienne qui vint à Paris en 1603. Les acteurs étaient déconsidérés par l’église. Elle les excommuniait ; elle leur reprochait d’avoir une vie dissolue et immorale.
Tabarin, bateleur (magicien-prestidigitateur) et son compère Montdory, médecin-vendeur ambulant, font des représentations théâtrales sur les tréteaux des foires de Saint-Germain et Saint-Laurent, sur le pont Neuf, place Dauphine.
Ces farces visuelles, les dialogues comiques et satiriques attirent un grand nombre de passants de toutes catégories sociales.
Le théâtre se développe. Des auteurs créent des pièces et sont jouées par des acteurs. Les acteurs se regroupent en troupes qui cherchent la protection d’un mécène, c'est-à-dire une personne influente qui soutient les artistes par un financement et un appui moral.
Principales troupes du XVIIe siècle à Paris
En 1628, la troupe Valleran-Lecomte devient « la Troupe Royale » sous l’ordre de Louis XIII ; ils s’établissent à l’hôtel de Bourgogne.
Le théâtre du Marais
Malgré le monopole de la Troupe Royale, le théâtre du Marais s’installe en 1634 sur l’emplacement du jeu de paume, rue vieille du temple.
Des farces et des pièces y furent représentées et notamment les œuvres de Pierre Corneille. En 1643, la salle fût dévastée par un incendie. Les représentations théâtrales s’arrêtèrent. Après des rénovations, il ouvrit à nouveau ses portes en octobre 1644.
En 1673, la troupe du Marais fusionna avec la troupe de Molière.
La troupe de Molière, « l’illustre théâtre »
En 1643, Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, et sa troupe tentent d’ouvrir une salle à leurs frais. La troupe accumule beaucoup de dettes pour l’aménagement du théâtre. Elle est obligée de quitter Paris pour aller jouer en province.
Pendant 13 ans, la troupe se déplace à travers la France et joue dans des grandes villes : Nantes, Toulouse, Lyon, Agen, Rouen, etc.
En 1658, la troupe de Molière est de retour à Paris. Grâce au succès des représentations devant le roi et sa cour, Molière et sa troupe obtiennent la protection d'un mécène du nom de Philippe d’Orléans, frère du roi Louis XIV. Celle-ci devient la troupe de Monsieur.
En 1661, la troupe fut transférée au Palais-Royal, logée avec la troupe des comédiens italiens. La troupe de Molière était composée de grands comédiens comme la famille Béjart avec, notamment, Joseph, Madeleine et sa fille Armande qui épousa Molière, La Grange, le couple du Parc, du Croisy et Baron…
En 1665, la troupe de Molière devient la troupe du Roi.
En 1673, la troupe fusionne avec la troupe du Marais qui était sa rivale.
La Comédie-Française
En 1680, la Comédie-Française fut fondée par le roi Louis XIV qui lui accorda le privilège de toutes les représentations françaises. De nos jours, les pièces écrites au XVIIe siècle sont toujours jouées par la Comédie-Française.
Vie dans les troupes
Les troupes régulières sont constituées d’acteurs et d’actrices qui s’organisent démocratiquement. L’engagement du comédien se fait par contrat et ils partagent la recette.
Le chef de troupe interprète généralement les rôles importants. Il recrute les comédiens, choisit les pièces ou les écrit. Il est aussi un homme d’affaires et négocie la subvention et les commandes Royales. C’est un rôle important du fait de la concurrence. La troupe fait la promotion des représentations, elle compose les affiches et à la fin de la pièce, elle annonce au public les prochains spectacles.
Représentations
Les spectacles ont lieu en fin d’après-midi. Le devant de la scène est éclairé par des bougies et le dessus de la scène par des lustres avec de nombreuses chandelles. Les spectateurs se tiennent debout dans le parterre qui est devant la scène. Au fond de la salle, il y a des balcons et des baignoires qui permettent de voir de haut la représentation.
Pendant le spectacle, le silence et le recueillement n’existent pas vraiment ; les spectateurs font leurs commentaires.
La représentation commence à la tombée de la nuit, quand la salle est pleine. Le spectacle est payant. Soit le spectateur paie son entrée, soit c’est une commande du roi qui finance lui-même la représentation.
Conclusion
Au cours du XVIIe siècle, le théâtre s’est beaucoup développé. La concurrence entre les troupes était importante. De grands auteurs comme Jean Racine, Molière et Pierre Corneille nous ont laissé leurs œuvres qui se jouent encore à notre époque.