Marie Mancini
Marie Mancini était une nièce du cardinal Mazarin. Elle était amoureuse de Louis XIV.
De Rome à Paris
Fille de Geronima Mazzarini et du baron Michele Mancini, et sœur de Laure-Victoire, Paul, Olympe, Philippe, Alphonse, Marie-Anne et Hortense Mancini, Marie Mancini naît à Rome le 28 août 1639. Dés 1647, le cardinal Mazarin fait venir sa famille à la cour. Mme Mancini part avec ses aînés - Laure-Victoire, Paul et Olympe - et met Marie dans un couvent français. La jeune Marie les rejoint après la mort de son père, en 1655. Lorsqu’elle arrive à la Cour, elle se rend vite compte qu’une de ses sœurs, Olympe, est courtisée depuis quelques temps par le roi ce qui n’est pas pour déplaire au cardinal Mazarin. Seulement, Le cardinal marie la jeune femme pour préserver sa réputation car il sait pertinemment qu'Anne d'Autriche n'acceptera jamais autre chose pour son fils qu'un mariage avec une princesse royale.
La mère de la jeune Marie meurt l’année suivante emportée par la maladie et, n’ayant jamais aimé sa fille, émet le souhait qu’elle aille dans un couvent, souhait qui ne fut jamais réalisé. La jeune femme est enfin libérée de l’emprise de sa mère.
Peu de temps après, Marie est placée au couvent pour faire ses études. La jeune femme se transforme.
Mais le chagrin la regagne rapidement : le roi part pour la guerre de Calais en 1658 et tombe gravement malade. On craint pour sa vie. Si Marie est malheureuse, c’est parce qu’elle aime en secret le grand roi. Heureusement, le souverain est sauvé et, apprenant le chagrin de Marie, se prend d’une passion pour elle.
Marie Mancini et Louis XIV
Bientôt, il semble évident à ceux qui l'entourent et surtout au cardinal que le roi est profondément passionné : il demande même la main de Marie au cardinal. Mazarin est déchiré entre deux solutions : la première est de marier un de ces nièces et la deuxième est de favoriser un mariage d'affaire pour le roi. C'est la deuxième qu'il choisira. Avec l'aide de la mère du jeune roi, Anne d 'Autriche, il ordonne à sa fille de ne plus voir le roi ni d'entrer en contact avec lui de quelque manière que ce soit. De toute façon le cardinal n'aurait rien à gagner si sa nièce devenait reine, celle-ci le haïssant se ferait un plaisir de le faire congédier...voire disgracier ! Le mariage d'Espagne sera son trophée, il mettra fin à la guerre, entrant dans l'histoire de la meilleure des façons.
Quand à Marie Mancini, face à l'infante elle n'a aucune chance, comment peut-on rivaliser avec une ascendance aussi prestigieuse fille et petite fille de tant de rois et d'empereurs, l'infante est le plus beau parti d'Europe ? Marie Mancini dira même au roi après des adieux déchirants, espérant un retournement de situation : " Vous pleurez ! Et vous êtes le maître!" ou encore "Ah ! Sire, vous êtes roi, et je pars!" Le roi continue encore à lui écrire mais Marie Mancini, dont le roi a pour projet d'en faire une maîtresse royale, se perd elle-même....elle déclare à qui veut l'entendre, qu'elle est certes prête à se contenter de cette fonction dans la droite ligne de Gabrielle d'Estrée mais qu'elle se vengera de la nouvelle reine en la rendant "malheureuse pour toute sa vie !" Une maîtresse discrète peut être encore tolérée, mais une s'affirmant dès le début en rivale ne peut être acceptée surtout quand la future reine est la protégée d'Anne d'Autriche. Marie Mancini finira par épouser un prince Colonna par procuration au Louvre, cérémonie à laquelle le roi n'assistera pas. Louis XIV lui ordonnera de ne plus jamais revenir à la cour de France et elle mourra dans la misère et l'oubli.