Karens

Les Karens sont un groupe ethnique comptant près de quatre millions de personnes dont 90% environ vivent en Birmanie et 10 % en Thaïlande.

Situation géographique

Le peuple Karen se trouve à la frontière de la Birmanie et de la Thaïlande. La majorité vivent du coté de la Birmanie, dans la région de Loikaw, près du village de Mae Hong Son. D'autres ont immigré dans le nord de la Thaïlande. Ils étaient tout au début sur la rive de la rivière Karen, au milieu de la Birmanie, puis se sont avancés vers la frontière.

La tradition des « femmes girafes »

Procédé

Une « femme girafe »

Pour poser des anneaux sur le cou des petites filles de 5 à 9 ans, on enduit tout d’abord leur cou avec une pommade composée de graisse de chien, de lait de coco et de gelée royale puis on pose le premier anneau de cuivre. Ensuite, on en rajoute jusqu’au mariage ou, si la femme ne se marie pas assez tôt, jusqu’à ce que le poids de tous les anneaux posés atteigne 10 kg. Le triste record du plus grand nombre d’anneaux posé s’élève à vingt-huit pièces. Souvent, les femmes en ont aussi sur les jambes et sur les bras, mais qui peuvent, quant à eux, êtres ôtés.

Origines

Les anneaux sont censés protéger des morsures de tigres car on raconte que ces derniers se briseraient les dents s’ils essayaient de mordre. Ils protégeraient aussi du vol des biens de la famille. Certains disent aussi que c’est pour que les ennemis ne les capturent pas, car elles ne feraient pas de bonnes esclaves avec le poids de leurs parures. Mais il est surtout question de beauté : plus il y a d’anneaux, plus la femme est embellie.

L’idée des anneaux vient d’une de leur déesse, un dragon au cou si long que cela le rendait énormément majestueux.

Évolution

Il y a plus d’un millénaire que la tribu Karen existe mais cela fait 6 siècles que la pratique des anneaux est instaurée dans le peuple. Avant, le port des anneaux était obligatoire et la femme qui refusait cette pratique se faisait torturer jusqu’à ce qu’elle accepte. Mais la plupart des femmes étaient d’accord de porter les anneaux car elles savaient le bien que cela pouvait faire pour leur tribu et leur pays. Un petite fille de huit ans ne portant pas d'anneaux pouvait se faire insulter.

Aujourd'hui, les femmes ne sont plus obligées de porter des anneaux, mais la situation s’est encore aggravée. Comme le tourisme commence à baisser, le gouvernement birman paie les femmes du peuple Karen pour porter des anneaux. La plupart des femmes acceptent car le gouvernement leur fait des promesses mirobolantes et cela leur fait un petit revenu.

Retrait des anneaux

Avec les anneaux, le cou peut s’allonger jusqu’à trente centimètres mais ce sont souvent plutôt les épaules qui s’affaissent, ce qui provoque une illusion d’optique. Quand ils sont enlevés, le cou ne tient plus en place. Car la pose d'anneaux est similaire à celle d'un plâtre qui empêcherait les muscles de bouger pendant très longtemps. La plupart des femmes meurent une semaine après car c’est comme si elles n’avaient plus de cou. Toutefois, les « femmes girafes » n’enlèvent en principe jamais leurs anneaux. Elles les gardent même pour accoucher !

Elles peuvent se les faire retirer si elles ont trompé leur mari. C'est alors leur mère, leur sœur, leur tante ou leur grand-mère qui ôte les anneaux, ce qui la condamne évidemment la femme à la mort car la tête retombe lourdement sur la poitrine. Parfois, le mari pardonne à sa femme et fait remettre les anneaux deux ou trois heures après leur retrait.