Divertissement au Moyen Âge

Pour une grande partie de la population, au Moyen Âge, la plupart des moments de divertissement et de fête avaient un double but : ils n'étaient pas de simples distractions, mais servaient à se procurer de la nourriture ou à s'entraîner aux techniques militaires.

Enluminure représentant une joute équestre lors d'un tournoi du Moyen Âge, fin XIIIe - début XIVe siècles, Allemagne (Codex Manesse, 1320).

Sports et jeux

La plupart des sports médiévaux, conçus comme un entraînement à la guerre, étaient violents. Très tôt, les garçons devaient s’entraîner au tir à l’arc. La chasse et les joutes constituaient les distractions préférées des rois et des nobles. Le peuple s’amusait aussi à organiser des combats de coqs ou à lancer des chiens sur un ours déchaîné. Ils pratiquaient aussi des sports qui sont probablement les ancêtres du hockey et du football. En l’absence de règles ou d’arbitres, les parties dégénéraient souvent en bagarre générale. Il arrivait que les autorités interdisent le sport.

La chasse

La chasse au sanglier est une chasse violente qui se termine par un combat sanglant entre la bête pourchassée et les chiens, et parfois même par un corps à corps entre le chasseur et le sanglier.

Au XIVe siècle, on considérait la chasse comme un sport. Dans certains pays comme l’Angleterre, toutes les terres non cultivées servaient à la chasse. La pêche, où il fallait faire preuve de ruse, était alors méprisée.

Au Moyen Âge, la chasse était de plus en plus devenue un privilège de la noblesse et des dignitaires de l'État ou du clergé. À cette époque s'est ainsi formalisé ce privilège : la chasse au grand gibier était réservée aux nobles et le petit gibier (lièvres, volatiles) laissé au reste de la population. Certaines zones étaient réservées pour les chasses royales.

Les jeux de balle

Dans les jeux médiévaux, les petites balles  étaient en bois, celles pour les jeux au pied avec une vessie ou une panse d’animal. Les moines jouaient à un certain ancêtre du tennis qui se pratique encore sur certains cours spéciaux. Certains de ces jeux trouvaient peut-être leurs origines dans des croyances religieuses antiques.

Les jeux d’intérieur

Les jeux de pions ou de dés, comme les ancêtres du backgammon ou des dames, connaissaient un certain succès. Les échecs arrivèrent en Europe au XIe siècle. Les jeux de cartes n’apparurent qu’au XVe siècle. Les journées de travail étant longues et les vacances n’existant pas, ces loisirs étaient pratiqués lors des jours fériés.

Les tournois

Article détaillé : Tournoi (Moyen âge).

Les tournois mettaient en scène différente épreuves, comme par exemple des joutes : les chevaliers essayaient de faire tomber leur adversaire avec des lances sans pointe. Les tournois eurent beaucoup de succès à l’ère de la chevalerie, mais c’était un sport dangereux.

Tournoi à l’épée, enluminure du Codex Manesse (1320).

Le tournoi n'était pas seulement un moyen de se distraire. Il permettait d'apprendre à combattre et accompagnait le passage des jeunes nobles et des jeunes chevaliers à l'âge adulte. Remporter des tournois montrait qu'on était capable d'exercer le pouvoir. À l'origine, cela se pratiquait en groupe : deux équipes de chevaliers, reconnaissables à leurs armoiries, s'affrontaient en ligne, armés de lances. Le but était de capturer les adversaires pour demander une rançon et les vainqueurs pouvaient garder les armes et les chevaux des vaincus pour les revendre.

Les jeux et jouets d'enfants

Les jeunes enfants jouaient comme aujourd’hui aux billes, au cerceau ou à la poupée. On poussait les garçons à pratiquer la lutte ou la boxe.

Distractions des paysans

Les distractions des paysans étaient liées à l'agriculture. Au moment des moissons, le seigneur du domaine organisait de grands banquets pour encourager et récompenser ses sujets. D'autres festivités avaient lieu une fois que le grain était rentré.

Banquets

Toutes les fêtes du Moyen Âge (comme à notre époque d'ailleurs) se terminent autour d'un banquet. Par contre, la façon de l'organiser est différente. En effet, la suite traditionnelle "entrée - plat de résistances - dessert) ne s'est généralisée en Occident qu'a partir du XIXe siècle.

Foires

Les marchands se réunissaient lors des foires pour échanger leurs produits précieux.

Les foires offraient de nombreuses attractions animées par des troubadours, des jongleurs, des acrobates et des camelots (marchands ambulants) dans les villes. Les tavernes ne désemplissaient pas.

Fêtes traditionnelles

Au Moyen Âge, il existait deux sortes de grandes fêtes:

• Les fêtes familiales: naissances, mariages, etc. Pour ces fêtes, il y avait des jeux, des danses et de grands festins.
• Les fêtes traditionnelles et religieuses.

La fête des fous

La fête des fous était célébrée le jour de Noël, le jour de l'an ou de l'épiphanie. C'était un temps de liberté lors duquel les domestiques devenaient maîtres et les maîtres devenaient domestiques.

La fête de l'âne

La fête de l'âne était célébrée dans certaines villes la veille de Noël ou au cours des secondes vêpres le 25 décembre. Une jeune pénétrait dans une église, pendant la messe, à dos d'âne et avec un enfant dans ses bras. Toutes les prières se terminaient alors par "hi-han!". L'église a rapidement interdit ces célébrations qui prenaient un caractère obscène.

Noël

Cette fête célèbre la naissance du Christ chez les chrétiens. Elle se passait dans les cathédrales pour chanter et faire des jeux.

Pâques

C'est une fête religieuse chrétienne qui célèbre la résurrection du Christ. A cette occasion, on faisait des gâteaux.

Carnaval

A l'origine, le carnaval était une fête païenne célébrant le retour du printemps. Pour les chrétiens, elle marquait au Moyen Âge l'entrée dans le carême. Pour mardi gras, juste avant les privations, on faisait la fête, on mangeait et on buvait sans retenue. Souvent, la fête s'accompagnait d'un défilé déguisé où l'on se moquait des puissants, en se déguisant et en faisant des mimes.